D’après Ibn ‘Abbâs, le Messager d’Allah -aleyhi salat wa salam- a dit : « De ma communauté, Allah a absous l’erreur, l’oubli et ce que [ses membres] font sous la contrainte. » [Hadith fiable, rapporté par Ibn Mâjah, al-Bayhaqî etd’autres.] Ce hadith souligne la miséricorde d’Allah envers Ses serviteurs. « De ma communauté, Allah a absous ». On comprend de ce passage qu’il s’agit d’une particularité de notre communauté musulmane. De nombreuses caractéristiques nous distinguent des autres nations et communautés chez qui une bonne action désirée mais non accomplie n’est pas récompensée, contrairement à nous, et une mauvaise action délaissée n’est pas non plus récompensée. Allah dit à la fin de la sourate al-Baqara : {Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte. Puis Il pardonnera à qui Il veut, et châtiera qui Il veut.} [2 : 284] Quand ce verset fut révélé, cela pesa sur les Compagnons. Allah révéla alors : {Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur.} [2 : 286] Les Compagnons firent cette invocation et Allah dit : « Je le fais. ». [Sahih Muslim] Ce hadith et ces versets prouvent que l’auteur d’une erreur ou d’un oubli n’a pas de péché. Mais attention, cette règle concerne uniquement les statuts prescriptifs, et non pas les statuts objectifs de la Loi. Donc, si un individu tue involontairement quelqu’un, il n’a pas de péché mais reste redevable, selon les statuts objectifs de la Loi, de la compensation. Allah absout le péché, car là c’est le droit d’Allah qui est concerné. En revanche, les droits des humains doivent, eux, être respectés. L’erreur n’est pas à confondre avec l’oubli, encore moins avec la contrainte. L’erreur est de faire ce qui n’était pas voulu. Commettre un interdit sous la contrainte n’est pas un péché : {Quiconque a renié Allah après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.} [Coran, 16 : 106] {Extrait de : L'explication des 40 hadiths de L'imam An-Nawawi ~ éditions al hadith}